top of page
LES EMBOITEMENTS
Loin des poncifs de la "bonne photographie" et de la "pureté" de la chambre noire, Angéline bouleverse l’ordre des choses en introduisant un corps étranger à l’intérieur même de l’appareil. N'ayant jamais recours à aucun trucage, elle fait du moment de la prise de vue l'événement où tout se joue :  son geste est prémédité, mais ses effets ne le sont pas.  Des images inattendues sont dévoilées par l’infiltration de l’aléatoire. Chaque objet inséré devient un véritable "filtre révélateur" : il expose sa propre texture, devient l'ombre d'une nouvelle image. Cette couche visuelle supplémentaire, produite par la soustraction de lumière sur la pellicule, enrichit l'image en la complexifiant, et provoque des ambiguïtés visuelles. Les images qu'elle crée ouvrent une brèche dans le champ perceptif et troublent nos repères. Perdu dans les entrelacs du visible et de l'évanescent, le regardeur est invité à remettre en cause son discernement, à repenser l'image photographique, autrement dit à repenser l'acte même du "voir".
bottom of page